Boutique Bummis

L'art d'être parents…naturellement !

Avis aux mamans enceintes: un atelier pour vous!

Connaissez-vous le chant prénatal?

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Le 17 mars prochain, nous avons le plaisir d’acceuillir Johanne Paulauskas au sein de notre boutique pour un atelier de chant prénatal. Elle guidera les mamans enceintes pour leur apprendre à mieux contrôler leur respiration, adopter une meilleure posture et assouplir le bassin tout en approfondissant le lien avec leur enfant à naître.

Mère de 2 enfants, Johanne Paulauskas a réalisé son rêve d’accoucher naturellement après une césarienne. Pour permettre à d’autres femmes d’en faire autant, elle est aujourd’hui accompagnante de naissance, animatrice de yoga et chant prénatal, animatrice de rencontres d’information prénatale et membre de l’Association des Naturothérapeutes du Québec. Sa philosophie est de respecter le pouvoir qu’ont les femmes de créer un enfant et de le mettre au monde sans intervention qui ne soit pas nécessaire.

Le chant prénatal est une activité relaxante et dynamisante, un moment à soi pour se faire du bien loin des tensions et obligations du quotidien.

Pour réserver votre place, appelez notre boutique au 514-289-9415. Le prix est de $10 par couple.

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Dans les coulisses de Moa Pô

Cet automne, nous sommes très excités de recevoir un nouveau et merveilleux manteau pour grossesse, portage et style régulier : la Mama Parka Moa Pô ! Et devinez où il est fabriqué ? Sur la rue St-Dominique à Montréal, c’est à dire à exactement 1 minute à pied de notre Boutique. Mais Moa Pô et Bummis, c’est aussi l’histoire de notre amour pour les concepteurs locaux, éthiques, et avec lesquels on développe une vraie relation de confiance. Rencontre avec Myriam, la fondatrice et conceptrice de Moa Pô.

Bummis: Comment le projet Moa Pô a-t-il commencé ?

Myriam: Moa Pô n’a jamais été un projet. J’irai même jusqu’à utiliser l’expression « grossesse non-planifiée ». J’ai une grande fascination pour le portage traditionnel depuis la naissance de mon fils, il y a 14 ans, et j’ai profité de ma petite dernière pour créer les produits dont j’avais envie. Le porte-bébé et la housse on été conçus pour répondre à mes besoins, d’après mon expérience de maman et les recherches que j’avais faites à ce sujet. Ce n’est qu’après avoir reçu tellement de commentaires dans la rue que j’ai décidé de plonger dans l’aventure. J’avais une bonne job, moi !

 B: Qu’est-ce qui est particulier et unique à propos des manteaux Moa Pô ?

M: J’aurais pu commercialiser un manteau de portage il y longtemps, mais j’ai passé quatre ans à perfectionner le Mama Parka. Chaque détail à son utilité et son histoire, mais il y a principalement trois aspects qui le distinguent : son look, sa durée d’utilisation et le rapport qualité-prix.

Je voulais créer un manteau assez beau pour que les gens aient envie de le porter, même sans bébé ou bédaine. Je suis designer de mode de formation et plutôt fashion dans la vie. Après mes grossesses, j’ai ressenti ce désir de redevenir coquette. Pourquoi devrait-on se priver d’être élégante, mignonne et même sexy quand on devient maman ?!

J’ai été élevée avec la philosophie « acheter moins mais pour longtemps». C’est ce que je fais dans ma vie personnelle et mes créations vont dans le même sens. Le manteau peut donc être utile de nombreuses années. Grossesse, portage à l’avant, portage au dos jusqu’à 3-4 ans (unique sur le marché) et manteau régulier par la suite… et on recommence avec le bébé suivant !

Parralèlement à ça, je ne veux pas que les produits Moa Pô se retrouvent dans la catégorie « produits de luxe ». Le défi était donc de trouver l’équilibre pour offrir un produit au prix raisonnable sans couper dans la qualité. Le produit devait être simple à confectionner, sans superflu, les matériaux bien choisis. Le Mama Parka est un VRAI manteau d’hiver.

Je connais très bien les points forts de ma création, mais également ces points faibles. Comme je dis souvent : « Ça pourrais être mieux, mais ça coûterai plus cher . »

B: Quel est votre type de porte-bébé préféré pour aller avec le manteau ?

M: Tous les porte-bébés offrant une position assis-accroupi, donc les porte-bébés traditionnels. Le manteau à été créé pour ça. Si les jambes du bébés sont droites , le manteau ne fera pas longtemps à l’avant.

 B: On pense souvent que s’habiller avec style en hiver, et aussi quand on est enceinte, aide à garder le moral. Vous, êtes-vous une amoureuse de l’hiver, ou quelqu’un qui a besoin d’être bien dans un beau manteau pour réussir à « passer au travers » ?

M: Question amusante ! Un mélange des deux je crois. Je suis fondamentalement une amoureuse de l’hiver mais j’entretiens une relation amour-haine avec cette dernière depuis que j’ai des enfants. Il n’y a rien de plus désagréable que d’habiller un bébé hurlant comme si on le torturait, de chercher la deuxième mitaine qui de toute façon ne tiendra pas deux minutes dans sa main ou de se rendre compte que la doublure des bottes est encore humide. Mais on a pas le choix ! Nous vivons dans un pays nordique et tant qu’à avoir à y faire face, autant être équipé comme il le faut.

Je me souviens avoir affronté le froid pour aller à l’épicerie avec ma petite dans mon dos qui rigolait de me voir faire la grimace à cause du vent, ou encore d’avoir marché dans 2 pieds de neige un lendemain de tempête alors que la ville était paralysée. Je pense que je suis une amoureuse de la liberté avant tout.

B: Comment bien concilier travail et famille quand on est entrepreneure ?

Sincèrement, je ne sais pas encore. Je pourrais vous donner plein de trucs, mais ce qui s’applique à moi ne s’applique pas nécessairement aux autres. Dans tous les cas, il faut être à l’écoute de soi et des autres, être souple, être patient et accorder nos gestes à nos convictions.

C’est tout à fait normal de se sentir coupable à certain moment. Devrais-je être au boulot ou avec ma famille ? Devrais-je m’occuper de mon couple, voir mes amis ou m’occuper de moi ? Le sentiments de culpabilité nous donne le signal qu’il est temps de  revoir nos priorités.

Une chose est certaine, j’ai des enfants extraordinaires, autonomes et patients. Ils admirent mon travail et maintenant, grâce à Internet, ils se rendent compte que beaucoup de gens aussi aiment ce que je fais. Mon plus grand souhait est de leur transmettre … non… de leur démontrer que rien n’est impossible si on y met l’effort et la persévérance.

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Ô joies d’être une doula enceinte ! Par Natasha

Natasha travaille à la Boutique Bummis. Son premier bébé est prévu pour fin août.

La première pensée que j’ai eue quand on m’a demandé d’écrire un billet sur le fait que je suis une doula et que je suis enceinte, a été que je ne suis pas différente des autres futures mamans qui attendent leur premier bébé. Je ne suis en fait pas une accompagnante qui a beaucoup d’expérience, j’ai seulement suivi quelques femmes, donc j’ai fait la formation mais pas non plus des années d’accompagnement derrière moi. Oui, j’ai beaucoup d’information sur ce qui est normal ou pas, mais en même temps, tout est nouveau. Et, comme beaucoup d’entre vous j’imagine, je passe des heures et des heures à googler toutes les questions qui me passaient par la tête.

Il y a deux ou trois choses qui m’ont relativement surprise et je vais partager celles-là en particulier. Je vous préviens, je suis très directe quand je parle des fonctions du corps, donc si l’une d’entre vous ne veut pas les entendre ou les connaître, elle peut décider d’arrêter de lire. Mais nos corps sont de vraies merveilles et tout ce processus n’a rien de honteux ; je crois que c’est important de parler des vraies choses entre nous pour voir que ce qui nous arrive est normal.

La première chose qui m’a surprise sur l’image que j’ai de moi, enceinte, est que j’ai toujours pensé que les femmes enceintes avaient l’air glorieuses et voluptueuses (ce que nous sommes !). Mais il y a aussi tellement de changements qui surviennent que c’est difficile de se faire à l’idée que notre corps qui se transforme. Je suis faite petite ; je savais que je prendrais du poids et que mon corps serait différent, mais je n’étais pas prête à magasiner des nouveaux sous-vêtements parce que mes cuisses sont énormes comparé à ce qu’elles étaient, et la pensée que je ne me sentirai jamais plus normale traîne quand même dans ma tête. Des fois, je dois me rappeler qu’être enceinte n’est pas permanent et que tout ça ne dure qu’une petite période de temps.

Dans le même ordre d’idées, je n’avais jamais autant pensé à ma ligne de bikini que depuis que je suis enceinte. De manière générale, ce qui se passe dans cette zone ne me préoccupe pas tant que ça, mais j’ai toujours essayé que les choses restent en ordre. Mais quand tu ne vois rien, l’idée d’amener des ciseaux dans l’histoire n’est pas forcément la plus attrayante. J’ai essayé une fois de me raser à l’aveuglette. Après la douche, je me suis regardée dans le miroir et ce que j’ai vu m’a bien faite rire : on aurait dit qu’un enfant ou même un singe avait fait la job. C’était tellement dégarni et inégal que je me suis dit “plus jamais”. Depuis, une petite forêt a poussé (très chaotiquement) et, bon, tant pis. J’ai pensé aller me faire épiler à la cire mais je ne sais si je prendrai le temps de le faire. Qui sait.

Les fluides vaginaux. C’est dit. Beaucoup, beaucoup de fluides, tout le temps.

Les petites choses qui ne me dérangent d’habitude pas chez les autres me rendent folle. Un exemple : je voyageais avec le papa de bébé et il avait une manie de renifler constamment que je n’avais jamais remarquée. Je lui ai demandé (de manière assez passive/agressive) s’il avait besoin d’un mouchoir. Il a répondu que non et a continué à renifler. J’étais tellement énervée que j’aurais voulu qu’il s’arrête de respirer pendant un moment pour que j’aie le silence. Je suis d’habitude quelqu’un de doux et de patient. Mais maintenant, chaque sentiment est tellement décuplé que ça me prend par surprise chaque fois.

Le plancher n’a jamais semblé aussi inaccessible qu’aujourd’hui. Il faut que je planifie toute manœuvre vers le bas, et mon corps me dit assez vite ce que je peux et ce que je ne peux pas faire. Mais je suis devenue une excellente flotteuse dans la piscine, ce que je n’ai jamais été avant, et ça c’est pas mal.

Je pense que chaque femme appréhende un peu le travail pendant l’accouchement, mais j’ai un peu peur d’être très cérébrale et d’analyser tout ce qui se passe étant donné que j’en sais tellement sur le sujet. Comme tout le monde, je dois apprendre à lâcher prise et surfer sur la vague des contractions. J’ai prévu une naissance à la maison avec une sage-femme, et j’ai déjà commencé à me préparer mentalement à ne pas avoir trop d’idées arrêtées sur comment ça va se passer, vu que personne ne le sait ni ne peut le prédire.

Un de mes souvenirs d’enfance les plus vibrants est lorsque ma mère me demandait si je pouvais épiler les poils de son menton. Je m’étais promise de ne jamais, jamais en avoir. Eh bien, mon corps en a décidé autrement et, enceinte, je suis sûre que je pourrais finir avec une petite barbe si je laissais les choses pousser… ce que je ne fais pas.

Il n’y a pas de mots pour décrire un bébé qui bouge dans son ventre. C’est chouette, inconfortable, amusant et bizarre. Je savoure chaque mouvement parce que ça me rappelle qu’un petit être qui a déjà une personnalité est en train de se former alors même que j’écris ces lignes.

Et, last but not least, je n’aurais jamais pensé que j’aimerais autant ce petit bébé que je n’ai pas encore rencontré. C’est un peu effrayant de penser que je vais l’aimer plus que ce que je l’aime déjà, mais je sais que quand je vais le voir et apprendre à le connaître, mon amour va être exponentiel. Jusqu’ici, ça a été vraiment bien et j’ai hâte de découvrir ma vie de maman.


Écrit par Natasha, traduit par Léa de Bummis.

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Comment braver l’été quand on est enceinte ?

Hier à la boutique, Natasha (qui travaille à Bummis et qui attend son premier bébé), me disait qu’elle trouvait la chaleur particulièrement pénible. Être enceinte l’été, ce n’est pas évident. Mais à part s’armer de patience (ou de l’air climatisé), il y a aussi plusieurs petites choses à surveiller côté santé.

Dans l’assiette

  • Des légumes crus bien lavés

Même si l’été donne envie de grandes salades, si vous êtes enceinte, faites attention. Les légumes mal lavés présentent un risque de toxoplasmose, une maladie parasitaire qui peut affecter le fœtus. Chez vous, lavez bien vos aliments avant la consommation. Et au restaurant, préférez les légumes cuits !

  • Attention aux poissons !

Et oui, c’est plate, mais si les fruits de mer ou le poisson cru vous tentent cet été…il faudra faire appel à votre volonté ! Le mercure contenu dans les poissons pêchés dans la mer est nuisible, et à retirer complètement de votre assiette surtout pendant le premier trimestre de grossesse. La daurade, l’espadon, le marlin, le requin et le thon sont les espèces qui présentent des niveaux élevés de mercure. Par contre, le saumon d’élevage est sans risque. Et les sushis, gardez-les comme récompense après l’accouchement !

  • Boire beaucoup

On entend souvent que lorsqu’on est enceinte, il faut boire au moins 1,5 l d’eau par jour. Mais sachez qu’en cas de grosses chaleurs, on passe à 2,5 ou même 3 l d’eau par jour. Par ailleurs, si vous vous déplacez et voulez garder de l’eau ou des breuvages au frais, les Klean Kanteen isolées feront très bien l’affaire.

Bronzage

  • Au soleil

Vous avez peut-être entendu parler du « masque de grossesse ». Le mélasma (son nom scientifique) est une hyper pigmentation de la peau due aux hormones et au soleil, et qui crée des tâches brunes sur le front, les tempes, les joues et le menton. Pourquoi ? Parce que, pendant la grossesse, le taux d’œstrogènes est plus élevé dans le corps et stimule les cellules qui synthétisent la mélamine, le pigment qui colore la peau pour la protéger de l’exposition aux rayons nocifs du soleil.

La seule solution, c’est de se protéger ! Crème solaire indice 50+ INDISPENSABLE, grand chapeau de diva et abstention de s’exposer au soleil entre 11h et 16h (aux heures les plus à risque).

Par ailleurs, les parfums et les produits alcoolisés sont souvent photosensibilisants et peuvent créer des rougeurs sur la peau. Donc pour les coquettes, n’en appliquez que sur vos vêtements.

  • En cabine

Même chose que pour le soleil. Les rayons UV des cabines sont aussi nocifs et peuvent provoquer des tâches sur le visage. Les cabines de bronzages sont donc à éviter pendant toute la durée de la grossesse.

  • Autobronzant

La seule solution pour avoir un beau teint ! Les autobronzants sont sans danger pour le bébé. La seule condition est de faire des gommages de peau au préalable et de bien hydrater la peau pour prévenir les vergetures qui pourraient devenir plus visibles avec un autobronzant.

Confort

  • Transports

On déconseille en général les longues stations assisses, surtout en voiture et en avion (dans le train, il est plus facile de se lever pour se dégourdir les jambes). Pour éloigner les risques de thromboses (caillots de sang qui se forment dans les veines lorsque le sang ne circule pas bien), vous pouvez porter des bas de contention qui favorisent le retour veineux des pieds vers le haut du corps. Dans l’avion, pensez aussi à bouger vos orteils régulièrement : ça pompe le sang jusqu’au bout des pieds et l’empêche de stagner dans les mollets.

  • Jambes lourdes

À part les bas de contention, les bains de pieds glacés et les douches froides (en commençant par les pieds pour remonter vers les cuisses) soulagent en général assez bien les jambes lourdes pendant nos fortes chaleurs québécoises !

Et puis, bien sûr, des vêtements légers, en coton idéalement, ou en tout cas rien de trop serré, comme des robes, des jupes ou des pantalons amples, seront bien plus confortables.

Sinon, est-ce que vous avez d’autres « trucs » pour aider les futures mamans à passer au travers des grandes chaleurs ?

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Encore un petit pas vers une prise de conscience sur l’accouchement au Québec

Image tirée du film – Christy Turlington et son bébé

 

Hier soir, nous étions tout un groupe d’employées de Bummis à assister à la projection du film More Business of Being Born. Il s’agissait en fait de l’un des quatre volets de la suite de Business of Being Born, un documentaire sur l’état des conditions de naissance aux États-Unis. Le volet que nous avons vu se concentrait sur les doulas, les options de naissances et les césariennes.

 

Le film était bien ficelé et clair. Les futures mamans dans la salle de la Maison Théâtre ont certainement dû apprendre quelques faits. Par exemple, que les césariennes sont banalisées et qu’elles ont augmenté du double dans les 20 dernières années (au Brésil, selon le film, ce taux atteint même 93%), alors que ni la taille des bébés, ni les complications de naissance n’ont connu d’augmentation ; on tend à pratiquer de plus en plus d’inductions de naissance pour les grossesses qui dépassent leur terme à l’aide de pétocine, une version synthétique de l’hormone oxytocin, l’hormone qui se mobilise pendant le travail ; ou encore, que certaines femmes se font offrir une péridurale alors qu’elles ne sont qu’à 2 ou 5 cm de dilatation (c’est à dire pas du tout prêtes !), comme s’il fallait se dépêcher à mettre au monde le bébé.

 

Même pour nous, les employées de Bummis, qui avons été formées et informées sur tous ces faits, il est toujours un peu alarmant de voir que la plupart des femmes arrivent le jour de leur accouchement sans trop savoir comment tout cela fonctionne ; souvent, il est alors un peu tard pour faire un choix éclairé, surtout quand plein de spécialistes nous disent ce qu’on devrait faire et qu’on est en train de vivre l’un des moment les plus intense de notre vie !

 

Mais bien que le film ait été informatif, la discussion qui a suivi a permis de nuancer un peu ce dense agglomérat d’informations. Isabelle Brabant (sage-femme), Luisa Ciofani (infirmière obstétrique), Dre. Stephanie Morel (docteure de famille spécialisée dans le soin des nouveaux-nés à l’hôpital St-Mary) et Lesley Everest (fondatrice de MotherWit Doula Care) ont toutes quatre commenté le film, chacune avec la perspective relative à leur domaine.

 

Du côté des faits, nous avons donc appris que le taux de 93% de césariennes au Brésil était plus précisément basé dans les cliniques privées des grandes villes. Ailleurs dans le pays, quelques 35 000 sage-femmes, dont la profession est illégale dans ce pays, aident les femmes à avoir un accouchement vaginal, parfois même naturel (c’est-à-dire sans aucune intervention médicale). Le Québec, lui, a le taux de césarienne le plus faible de toute l’Amérique du nord, mais cela n’empêche pas, selon les intervenantes de la discussion, que beaucoup de mythes subsistent autour de cette « naissance chirurgicale » : on la dit plus sécuritaire, plus rapide et moins douloureuse. En fait, ce n’est pas le cas. Par ailleurs, avons-nous appris, les bébés nés par césarienne et dont les poumons n’ont pas été compressés par le « trajet » de l’accouchement vaginal ont plus de risques de ne pas pouvoir prendre leur première respiration une fois sortis. Et pour la mère, la période de convalescence de 6 semaine qui suit la césarienne peut être d’autant plus éprouvante qu’elle doit aussi et avant tout nourrir son enfant ou tout simplement l’accueillir dans sa vie.

 

Du côté médical, justement, il était intéressant d’entendre l’expérience des participantes. Lesley Everest, doula depuis 18 ans, commentait le film en nous expliquant qu’en moyenne, une première naissance dépasse la date prévue de 8 jours. Pourquoi alors se précipiter de pratiquer une induction, surtout lorsqu’on sait qu’elle présente des risques et qu’elle accroît la douleur des contractions de façon exponentielle ?!

 

Isabelle Barbant, pour sa part, différenciait la situation des sage-femmes aux États-Unis (donc, dans le film) et au Québec : aux États-Unis, la législation diffère dans chaque état. Il y a donc autant que types de sage-femmes que d’états américains, ce qui ne facilite pas la reconnaissance de leur travail. Au Québec, il n’y a tout simplement pas assez de sage-femmes pour en former de nouvelles, et les listes d’attentes sur lesquelles les futures mamans doivent s’inscrire pour en avoir une sont souvent interminables.

 

C’est d’ailleurs Isabelle qui a eu le mot de la fin de cette soirée très riche : « il faut que la voix des parents s’élève pour réclamer que les choses changent » : mettre en place un programme d’études pour devenir sage-femme à Montréal, promouvoir le rôle des doulas, informer les jeunes femmes plus tôt sur les réalités et les choix qu’elles auront si elles vivent une grossesse, parler des réalités médicales de l’accouchement dans les médias, se préparer mieux face à un système hospitalier qui n’a pas le temps de donner aux mères un choix éclairé et, pour reprendre le sous-titre du film : explorer ses options.

 

Si vous avez assister à la projection, faites-nous parvenir vos réaction !

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Histoire d’une naissance : Élia

Cette semaine, Rebecca M. (qui n’est la même que la Rébecca de Ioannis !) partage avec nous l’histoire de la naissance de sa fille Élia, sous la forme d’une lettre qu’elle lui adresse…

 

 

Montréal, le 28 septembre 2011

Ça fait plusieurs mois que je veux faire ce que je fais enfin maintenant… te raconter ta naissance.

Le samedi matin, on est à la maison, et il faut partir pour aller manger chez des amis. Je n’ai pas trop envie d’y aller, et je ne suis pas de la meilleure humeur. Et puis il faut absolument s’occuper des rideaux avant de partir… C’est un premier indice qu’il se passe quelque chose, comme je l’ai lu dans plusieurs livres. Mais à ce moment-là, je ne vois rien. La date prévue de l’accouchement était hier, le vendredi 11 et mon amie A. voudrait bien que tu arrives avant qu’elle ne s’en aille (le mardi suivant). On finit donc par aller chez nos amis les S., et on mange lourd et gras, et en quantité, parce que c’est bon.

Dans l’après-midi, A. s’en va chez G. et R. pour assister au show de baladi de G. cette soirée-là. Nous, on a encore le ventre plein alors on ne mange pas beaucoup cette soirée-là… On s’en va ensuite voir un spectacle à la TOHU, le spectacle des finissants de l’école de cirque. Le spectacle est super, je me sens bien. Après le spectacle, on va profiter de la rue Sainte-Catherine qui est fermée à la circulation ; on s’installe à la terrasse d’un bar. Mon ami D. me demande s’il peut te faire un coucou de sa main sur mon ventre. Tu bouges vraiment beaucoup, et de manière quand même inhabituelle… deuxième indice.

On rentre à la maison assez tard, vers 23h30, le temps de faire… rien ; on se met au lit vers minuit… On se parle et on se dit qu’on va bien se reposer demain, qu’on va en profiter pour aller se promener et se poser quelque part dans l’herbe… Peut-être faire quelques courses…

Mais dès que je me mets au lit, je ressens des douleurs de temps en temps, comme des douleurs menstruelles. Je me lève et je vais dans le salon, et je commence à me bercer assise sur le gros ballon. Quand la douleur est forte, je me penche en avant et je mets ma tête sur l’accoudoir du canapé. Et je fais des sons ; ils sortent de nulle part, ou plutôt de très loin ; ils sont graves et viennent tout seuls. Je dis à ton papa qu’il peut continuer à dormir parce que je sais pas trop si c’est le jour ou pas… Je lui dis aussi qu’un 13 juin, j’aime pas trop comme date de naissance.

Et puis les douleurs commencent à être plus fortes, et je vomis quelques fois. Ton papa me propose d’aller prendre un bain, il me le fait couler, m’aide à y entrer, me met de la musique (Salif Keita, que j’ai eu envie d’écouter). Il appelle la sage-femme vers 3 heures du matin. Je crois que la sage-femme lui propose de me faire sortir du bain pour voir si les contractions se maintiennent. Je sors du bain, mais tout est plus difficile à tolérer en dehors du bain.

Vers 5 heures, ton papa rappelle la sage-femme qui nous dit qu’elle va arriver bientôt et qu’en attendant, il vaudrait mieux que je reste en dehors du bain.

À 6h10, la sage-femme arrive avec une stagiaire. Elle me fait un premier examen, et je suis à 7cm !!! Je commence à me rendre compte que je vais vraiment accoucher. Jusque-là, j’avais l’impression que c’était peut-être du faux travail…

Je peux enfin retourner dans le bain. Elle me dit : « fais-moi signe quand tu perds les eaux », se retourne et quitte la salle de bain. Elle n’a pas encore passé la porte que je sens que quelque chose descend vraiment et la contraction suivante me fait très mal… Il est 6h55, je viens de perdre les eaux, dans le bain ! Elle appelle alors l’autre sage-femme qui va être là pour le reste de l’aventure.

Je suis déjà dans un état de concentration intense depuis plusieurs heures. J’en ressorts pendant quelques minutes, le temps de donner des instructions importantes à ton papa : appelle l’acupunctrice et envoie un courriel pour que mes amies allument une bougie et se joignent à moi en pensée pendant ces prochaines heures.

L’acupunctrice arrive et elle sent un parfum que j’aurais beaucoup aimé si je n’étais pas en travail… cette odeur m’agace profondément, elle me dérange… mais pas la force de le dire. Elle me fait un premier traitement…. puis un second plus tard, il est 8h30. Je suis dans notre chambre, sur le gros ballon encore, accompagnée de ton papa et de l’acupunctrice. Les 2 sage-femmes et leur stagiaire sont à la table à manger. Je les entends discuter, rire. Ton papa les regarde et leur jette un regard qui dit tout.

Vers 9h20, la sage-femme me propose de me faire un deuxième examen ; je suis réticente à l’idée, j’ai peur d’être déçue… Elle me convainc que c’est la chose à faire : je suis à 10cm, « complète ».

Je n’ai pas du tout envie de pousser. La sage-femme m’envoie faire pipi. Je suis sur les toilettes, et je n’ai plus aucune idée de ce que je dois faire, je ne sais même pas si j’ai envie ou pas… toujours pas envie de pousser, j’ai l’impression que tu es très haut perchée dans mon ventre, et que tu ne veux pas descendre. J’avais déjà eu cette impression quand on avait fait des jeux d’haptonomie : tu allais à gauche, à droite, mais rarement en bas.

Vers 9h45, l’acupunctrice me refait un traitement, pour m’aider à me décider m’expliquera-t-elle plus tard.

Vers 10h30, la sage-femme revient me voir et me dit qu’il faudrait commencer à pousser. Elle me conseille une position (allongée sur le côté) ; c’est vrai que c’est un aspect auquel je n’ai pas pensé. Je trouve la poussée tellement difficile que je dis : « on n’en aura pas d’autres ! ». Je m’étais tellement préparée aux contractions à cause du côté passif que j’ai oublié qu’après venait le temps de la poussée (que j’appréhendais moins à cause du côté actif, et aussi parce beaucoup de femmes m’avaient parlé de « délivrance »). Mais c’est vraiment là où je suis surprise, c’est vraiment très difficile. Tellement difficile que pendant une contraction, je fais semblant qu’il ne se passe rien (même si mon ventre se gondole sous l’effet de la contraction), pour prendre une pause dans ce marathon.

À 11h00, ta tête sort et la sage-femme t’aspire le nez avec une poire. Tu nais officiellement à 11h01. Le cordon est coupé par ton père à 11h06, tu es maintenant séparée de moi. Ton papa dit : « Ça y est ? On peut dire comment elle s’appelle ? C’est Élia ».

Je ne pense rien, je ne comprends rien ; je crois bien que tu es sur mon ventre, mais je suis ailleurs, très loin. Je reviens petit à petit, mais mes souvenirs sont très vagues.
Tu vas ensuite sur la peau de papa, parce que je reçois des soins : le placenta sort de mon ventre à 11h19, il faut m’appuyer sur le ventre pour l’aider à sortir, ça fait mal. Après, c’est une piqûre dans la cuisse gauche pour que mon utérus se contracte bien, et encore une autre, je crois, dans la cuisse droite. Comme je n’ai pas uriné, la sage-femme me pose une sonde pour que le tout puisse sortir.

À 12h10, la deuxième sage-femme commence à recoudre le passage qui s’est abîmé quand tu es sortie, quand je t’ai poussée dehors.
À 12h45, la suture est terminée, il me semble que c’était long !
Vers 13h, je te reprends enfin pour que tu commences à téter au sein…
À 15h30, les sages-femmes s’en vont. Tes oncles, tantes et mamie vont venir bientôt.
Nous, on se retrouve tous les 3 tous seuls à la maison ; ton papa et moi, on réalise combien tu es précieuse et fragile, comment on est tout seuls maintenant avec toi, et on pleure un peu….
La famille arrive plus tard : je suis en forme, alors je me lève pour aller ouvrir la porte et les accueillir. Ils sont surpris !

 

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Devenir une maman…de jumeaux – par Jenna R., blogueuse invitée

Jenna est une ancienne employée de la Boutique Bummis à Montréal. Elle étudie actuellement pour devenir sage-femme et est la maman de jumeaux de 7 mois. Au cours des prochains mois, elle va partager quelques unes de ses expériences en tant que parent de jumeaux. Dans ce premier blog, elle explique comment elle a réconcilié son image de maman alors qu’elle ne s’attendait pas à avoir des jumeaux.

 

Une fois, j’ai été la nounou d’une petite fille de 10 mois. Ses parents la nourrissaient avec des suppléments pour bébé, la changeaient avec des couches jetables et on la transportait dans de ces poussettes très difficiles à manier. J’étais préoccupée à l’idée d’avoir mes propres enfants, surtout quand je promenais ce bébé dans sa poussette, incapable de la voir réagir, de chanter ou de rire avec elle à moins que je m’arrête et que je fasse le tour pour être face à elle. Je détestais cette poussette, je détestais préparer les suppléments et nettoyer les biberons et j’étais carrément dégoûtée par les couches en plastique. Je savais que pour mes propres enfants, je voulais allaiter, surtout parce que ma mère m’avait allaitée jusqu’à mes 2-3 ans. Et je connaissais un peu les couches lavables parce que ma mère en avait utilisé avec mon petit frère (beaucoup plus jeune que moi). J’ai quitté mon travail de nounou quand j’ai été engagée à la Boutique Bummis où j’ai découvert tout un monde d’options de parentage qui me ressemblaient totalement.

Pendant les semaines de formation à la Boutique Bummis, j’avais tout une ribambelle de pensées comme « Bien sûr ! C’est tellement logique ! ». Je suis devenue fascinée par les porte-bébés et j’ai appris tout ce que je pouvais à leur sujet. On vendait déjà l’écharpe Didymos et je passais tout mon temps libre à la boutique à pratiquer les nœuds avec les bébés en plastique (qui sont assez lourds pour donner la sensation de porter un vrai bébé). J’ai appris les positions frontales ou sur le dos et ai même utilisé deux oursons pour m’entraîner aux positions de jumeaux. Je n’avais à l’époque aucune idée que ces connaissances-là allaient un jour me servir personnellement.

 

 

Saut dans le temps pour arriver à Novembre 2010. J’avais 31 ans, enceinte de 20 semaines et à 3 ans d’un programme de 4 ans pour devenir sage-femme. Pour plusieurs raisons, mon partenaire et moi avions décidé de ne pas avoir d’échographie trop tôt pendant la grossesse. Alors, à 20 semaines et 3 jours, nous avions entendu le battement de cœur de notre bébé avec le Doppler portatif à notre clinique de sages-femmes, mais personne n’avait encore vu « l’intérieur ». Il y avait des blagues comme quoi j’avais des jumeaux. Mon ventre s’était montré assez tôt mais il n’était pas si large, alors les gens me faisaient un petit geste désinvolte et me disaient : « Oh, tu es juste si mince ». Deux autres femmes dans ma classe de sage-femme étaient aussi naturellement tombées enceintes de jumeaux cette année-là. Les chances qu’une troisième femme parmi ce petit groupe ait aussi des jumeaux était si peu probable que même si tout le monde plaisantait sur moi, personne ne croyait que c’était vraiment possible.

 

 

Un beau jour de novembre, mon conjoint et moi avons pris nos vélos pour aller à la clinique d’échographie. J’ai demandé à l’échographiste de confirmer le nombre de fœtus. Je lui ai dit : « il y a cette blague comme quoi j’aurais des jumeaux », et j’ai raconté l’histoire des deux autres femmes dans ma classe. Elle a rapidement fait un scan de mon ventre et dit vivement : « Un bébé ! ». Après ça, nous nous sommes détendus et on a observé avec bonheur les coups de pied, le petit battement de cœur et la petite tête ronde. Vers la fin de l’examen, elle avait du mal à localiser une petite structure du cerveau. Elle est allée chercher l’aide d’un autre échographiste. Quand elle est revenue, elle a replacé le capteur sur mon ventre et a dit « Huh ». On a demandé « Quoi ? » Elle a encore bougé le capteur et d’un seul coup, il y avait quatre pieds sur l’écran, bougeant lentement de temps à autre comme s’ils dansaient. Je n’y croyais pas. Elle a bougé sa main encore une fois et elles étaient là, deux petites têtes qui se faisaient face à travers une fine membrane ondulante. J’ai éclaté en sanglots. Elle donna un petit coup de poignet et il y avait deux battements de cœur. Trois battements de cœur dans mon corps, le plus grand d’entre eux battant à ce moment-là très fort. « Eh bien, vous allez être ici pour un petit bout de temps », me dit-elle. « Il faut qu’on reprenne toutes les mesures pour le deuxième bébé ».

 

 

Le deuxième bébé. Cette nuit-là, je n’ai pas dormi. Je me sentais comme sitout  ce que j’avais imaginé sur le fait d’être une nouvelle maman s’était envolé par la fenêtre. L’image que j’avais de moi et de mon (unique) bébé emmitouflé dans un porte-bébé, embarquant et débarquant du métro facilement était soudainement remplacée par une nouvelle image où je me débattais avec une poussette double sur des trottoirs plein de neige. La naissance à la maison que j’avais planifiée devenait risquée et contre-indiquée. Une naissance avant terme, le besoin de pomper le lait, les biberons et même les formules de suppléments devinrent des possibilités réelles. J’avais l’impression de perdre contrôle.

J’ai vraiment de la chance de vivre en Ontario, où les soins de sage-femme sont intégrés au système de santé. J’ai pu planifier une naissance à l’hôpital sous la supervision de ma sage-femme, avec des obstétriciens spécialistes comme consultants. J’ai fait les plans de parentage que je voulais, indépendamment de combien de bébés j’allais avoir. Dans les prochaines semaines, je vais vous raconter quelques unes de nos histoires sur le portage de bébés, les couches lavables et comment j’ai jusqu’à aujourd’hui allaité mes petits jumeaux de 7 mois exclusivement au sein. C’est possible ! Restez branchés.

(Rédigé pour le Bummis Blog, traduit par Léa de Bummis)

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Pourquoi du yoga prénatal ?

 

Le yoga a ses adeptes et ses sceptiques, ce qui est normal quand quelque chose devient si à la mode. Par yoga, j’entends l’exercice physique, pas la pratique spirituelle qui est le sens premier du mot et dont le Hatha Yoga est devenu en Occident pendant « physique » (parce que quand on est un yogi et qu’on doit rester assis pendant 6 heures pour méditer, on a besoin d’entraîner un peu ses muscles !).

Bref, les gens qui pratiquent le yoga comme activité le font pour une multitude de raison : détente, démarche spirituelle, souffle, cardio, souplesse, arthrose, force musculaire, outil contre le stress, etc.

Mais saviez-vous que le yoga peut avoir de réels avantages si vous êtes enceinte ? Le yoga prénatal peut en effet améliorer les « plus » et combattre les « moins ». Il convient à toutes les futures mamans qui ont une grossesse normale d’au moins 3 mois.

Les PLUS, le yoga prénatal :

  • renforce l’utérus et les muscles pelviens,
  • renforce la ceinture abdominale qui supporte le bébé, ce qui soulage votre dos et aide à retrouver votre taille initiale après l’accouchement
  • améliore la circulation (pour les femmes qui ont les jambes lourdes)
  • aide à avoir une bonne digestion
  • entraîne la mobilité de la colonne vertébrale (et de la dure-mère) et entraîne un confort général

Les MOINS, pendant la grossesse, le yoga diminue

  • les sensations de nausées
  • la constipation
  • la formation de varices
  • le gonflement des jambes
  • les maux de dos et les sciatiques

Sur un plan psychologique et spirituel (pour celles qui choisissent ce chemin), le yoga aide à apporter un bien-être général, à renforcer l’estime de soi, à diminuer l’anxiété ou encore à compléter une quête de sens.

Certains cours offrent aussi des techniques de respiration pour la préparation et le jour de l’accouchement, d’autres incluent les papas qui ont aussi envie et besoin de faire partie de la préparation !

Cours de Yoga Prénatal donnés à Montréal, entre autres :

Espace Yoga
Studios Lyne St-Roch
Equilibrium Yoga

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Histoire d’une naissance : Alice

Claudia est une blogueuse et une cliente de Bummis. Elle partage avec nous l’histoire de la naissance de sa fille, Alice !

 

Durant ma grossesse, mon docteur et ma doula m’informaient qu’un plan de naissance strict mènerait seulement à de la déception. Sans hésitation, je disais que je ne pouvais pas tout contrôler et que j’étais prête à prendre des routes différentes si nécessaire. Je réalise maintenant que je n’étais pas aussi honnête que je le laissais paraître.

 

La manière dont cette aventure a commencé m’a légèrement déstabilisée. Selon mes cours prénataux, la perte des eaux arrive généralement longtemps après les  premières contractions. Ainsi, quand elle s’est produite dans mon sommeil, la première chose qui m’est venue à l’esprit était une situation extrême d’incontinence. Debout, encore endormie, un liquide chaud coulait le long de mes jambes. Et en même temps, mon chien s’acharnait à lécher toute l’eau qui se trouvait sur le sol ! Je n’avais aucune contraction.

 

Une fois rendue à l’évidence, j’ai contacté la salle d’accouchement et ma doula. Toutes deux nous ont recommandé de nous diriger vers l’hôpital. En attendant notre ami avec sa voiture, j’ai dit au revoir à la phase de travail que je prévoyais de faire dans le confort de ma maison. Nous sommes arrivés à l’hôpital à 4h00. J’avais seulement des contractions très faibles.

 

Pendant que nous nous installions dans notre chambre, mes contractions se sont intensifiées drastiquement. En moins d’une heure, j’avais des contractions de 60 secondes toutes les 3 minutes et j’étais dilatée de 2 centimètres. Pendant 6 heures, déterminée à avoir un accouchement naturel, je suis passé par un tourbillon de techniques : bains chauds, exercices de respiration, vocalisations, visualisations, etc. Quand tout a échoué, j’ai seulement trouvé un peu de confort sur le ballon de naissance pendant que mon conjoint me faisait des points de pression au bas du dos.

 

À 11h00, une infirmière est venue m’examiner. Après toute cette douleur, j’étais prête à ce qu’on me donne de bonnes nouvelles. Malheureusement, j’étais toujours à 2 centimètres. Quand l’infirmière a quitté la chambre, j’ai été prise de panique. J’étais en sueur sur le ballon de naissance, tremblante, faible à force de vomir et, quand j’avais une forte contraction, j’avais l’impression de perdre connaissance.

 

Il était clair que mon corps ne pouvait plus continuer de cette manière. J’étais un échec total. J’allais être une de ces femmes qui sont amères suite à leur accouchement. J’évitais le regard de mon conjoint  et je ne voulais plus parler à ma doula. Je ne pouvais plus supporter la douleur, je la combattais inutilement. J’ai demandé une péridurale à 11h30. Je me suis endormie dès que la douleur s’est arrêtée.

 

Quand je me suis réveillée à 13h00, j’ai eu une discussion avec ma doula. Lentement, elle m’a convaincue que c’était la bonne décision. Chaque femme et chaque accouchement est unique. J’étais bien informée, j’avais essayé plusieurs techniques et j’ai finalement opté pour une péridurale. Il était maintenant temps de continuer mon chemin. J’étais dilatée à 5 centimètres.

 

À 15h00, j’ai eu un autre examen. Même avec des contractions régulières, rien n’avait changé. L’infirmière m’a proposé des doses faibles d’ocytocine mais elle ne mettait aucune pression sur moi. Elle était bien consciente que je pleurais toujours mon accouchement naturel. J’ai demandé 30 minutes supplémentaires. Quand elle est revenue, elle m’a regardé avec un grand sourire: “Il est temps de pousser”. J’étais dilatée à 10 centimètres. Cette infirmière est maintenant convaincue qu’elle a un pouvoir spécial de dilatation !

 

À ma grande surprise, même avec la péridurale, je pouvais déplacer mes jambes normalement, soulever mes hanches et sentir les contractions. Mon obstétricienne m’a alors proposé un banc de naissance. Pendant que je regardais autour de moi, je me suis rendue compte que je n’étais pas simplement une femme qui allait accoucher. Je faisais partie d’une “équipe” et nous avions tous des tâches spécifiques. Mon conjoint me soutenait émotionnellement, ma doula apportait des conseils psychologiques et l’équipe médicale me donnait des recommandations sur des aspects physiques. Soudainement, j’ai senti un besoin intense de pousser.

 

La poussée fut une expérience surréelle. La culpabilité de la péridurale avait disparu, je me sentais forte, puissante et en contrôle. J’étais si concentrée que les infirmières se sont inquiétées. Mon conjoint m’a dit que je donnais l’impression d’être en transe. Les yeux fermés, je respirais selon les enseignements de mon cours de yoga prénatal. Entre chaque contraction, je déplaçais lentement ma tête de gauche à droite et souriais paisiblement. Quand il était temps de pousser, j’arquais mon dos, je soulevais légèrement mes hanches et j’ apportais toute mon attention aux sensations dans mon corps. J’ai poussé sur le banc de naissance pendant plus d’une heure. Mon “équipe” m’encourageait sans arrêt.

 

Alice est née à 17h20. Elle avait les yeux grands ouverts.

 

Donner naissance à Alice a été le moment le plus extraordinaire de ma vie. Ça ne s’est pas déroulé comme prévu, mais je ne changerais aucun aspect. Je ne suis pas amère à cause de mon accouchement. Au contraire, cette aventure a fait de moi une femme plus forte et avec un nouveau niveau d’estime de soi qui, je l’espère, me guidera dans ma nouvelle vie de mère.

 

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Nous aimerions lire d’autres histoires de naissance ! Si vous voulez partager votre histoire sur notre blogue, écrivez-moi un courriel ! lea (at) bummis (point) com

{Images via Aux petits oiseaux}

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Être enceinte dans les transports en commun : un défi !


Je parlais avec une amie qui est enceinte de 3 mois et qui se demandait à partir de quel moment elle pouvait demander aux gens de lui donner leur siège dans les transports en commun. À 3 mois, ce n’est pas forcément évident de montrer qu’on est enceinte. Mon amie est plutôt grande et on pourrait penser qu’elle a juste pris un peu de poids au niveau du ventre. Sauf qu’elle a déjà des bouffées de chaleur et dans la chaleur écrasante (et un peu exagérée !) du métro de Montréal, elle se sent comme un cookie dans un four. Et, souvent, elle a vraiment besoin de s’asseoir. Mais à l’heure de pointe, est-ce que les gens laissent VRAIMENT leur place ?

Alors elle et moi, on a rameuté nos copines qui sont/ont été enceintes pour leur demander leurs stratégies. L’une d’entre elle nous a dit : « Moi, je me suis fait un badge qui disait Bébé à bord avec une petite flèche vers mon ventre, les gens trouvaient ça drôle et ça permettait de commencer une petite conversation sympathique où je pouvais leur demander gentiment de m’asseoir, quand ils ne levaient pas d’eux-mêmes ». Si vous vous sentez l’âme à rire un peu, le badge permet au moins de rompre l’ambiguïté ; c’est vraiment gênant pour les gens de se lever pour donner leur place à une femme qu’ils croient être enceinte…si elle ne l’est pas !

Une autre de nos amies nous a dit qu’elle n’avait jamais de problèmes à Montréal parce que les gens étaient plutôt compréhensifs (comme nous le dit cette blogueuse Montréalaise), mais qu’elle avait été choquée lorsqu’elle avait voyagé aux États-Unis de voir que personne ne se levait, surtout dans les grandes villes. Elle était alors enceinte de 6 mois, et ça se voyait. Comme elle était fâchée et que ce n’est pas le genre de fille trop gênée, elle disait juste aux gens : « Je suis enceinte et mes os pubiens me font mal, je peux m’asseoir ? ». Qui peut rester indifférent quand on parle de notre pubis ?! Pour mon amie, ça marchait à tout les coups : les gens se levaient immédiatement, en général, embarrassés.

Bon, mais tout le monde n’est pas « rentre dedans » et on n’a pas non plus toujours envie d’être hop-la-vie avec les gens qui sont complètement indifférents au fait qu’un bébé est en train de grandir dans son ventre, avec tous les symptômes qui viennent avec.

Mais à un moment donné, on est enceinte et que ça se voit. Alors si on passe sa main sur son ventre avec une mine qui reflète notre état (c’est-à-dire, lourde, tendue, nauséeuse ou juste vraiment fatiguée), et que les gens du métro ou du bus sont trop absorbés 1) à contempler leur chaussure, 2) à avoir l’air de faire une recherche doctorale sur l’itinéraire de la STM ou encore 3) à être étrangement frappé d’une somnolence foudroyante, alors, il faut prendre son courage à deux mains et demander à quelqu’un de céder sa place.

Selon un sondage (très scientifique) passé entre mes trois amies futures mamans, vos chances sont augmentées de 80% si vous demandez à un individu mâle entre 20 et 30 ans : trop fier pour dire qu’il n’est pas capable de rester debout, et trop jeune pour oser dire qu’il s’y connaît en grossesse et en affaires féminines. Donnez-lui votre air du « Non, petit, tu n’a AUCUNE IDÉE de ce que c’est, être enceinte ». Ça marche.

Et une fois que le bébé est là, est-ce que ça devient plus facile ? À Montréal il y a seulement 7 stations de métro qui ont un ascenseur : Montmorency, De la Concorde, Cartier, Henri-Bourassa, Berri Uqam, Lionel Groulx et Côte Vertu. À part avoir un porte-bébé, est-ce que vous avez d’autres trucs pour survivre aux transports en communs quand on est une maman ?

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